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Essi Mag
9 août 2007

Alain Lévy : danseur blanc congolais

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Alain Lévy, alias Yaya Loketo, remporte depuis vingt ans des concours de danse congolaise. Seul Blanc à s’imposer dans ce milieu, il a créé « Masqué-démasqué », sa propre troupe de danse qui suscite, à chaque fois, un électrochoc positif au sein de la communauté afro.

Soukouss, ndombolo, kwassa kwassa, tchaku libondas, souléma, toukouniamatatapolo, il maîtrise toutes sortes de danses. Et n’allez pas lui dire que les Noirs ont le rythme dans la peau, il trouve cette idée bête et raciste. Car la danse est avant tout culturelle, un symbole « de fraternité et de partage » que ce cadre commercial d’origine juive, père de deux enfants, partage avec un public ébahi. Interview.

Comment avez-vous découvert la danse congolaise ?

Tout à débuté en 1984, lorsque des amis congolais m’ont emmené à une soirée au Grand Rex à Paris. Je ne savais pas du tout danser, alors je suis resté trois heures assis à observer les gens et à écouter les rythmes. Trois semaines plus tard, nous sommes allés à un mariage congolais. Mes amis m’ont invité sur la piste et là, je me suis levé. J’ai commencé à reproduire ce que j’avais vu au Grand Rex. A mon grand étonnement, je me suis rendu compte que j’arrivais à danser parfaitement sur la musique congolaise. Tout le monde était stupéfait de voir un Blanc danser avec une telle aisance !

Cela fait bientôt vingt ans, j’ai fait les grandes scènes comme Bercy, le Zénith, l’Olympia, le Casino de Paris ou le Bataclan et j’ai aussi remporté de nombreux concours de danse congolaise en soirée. Des concours où j’étais le seul Blanc et où le vainqueur était désigné à l’applaudimètre. Je suis même allé au Congo pour me mesurer directement aux danseurs sur place. Je ne dis pas que j’ai battu tous les Congolais, car il y en a de très bons, mais j’ai gagné plusieurs fois. Le plus étonnant est que je n’ai jamais pris un cours de danse de ma vie. Mon nom de scène est Yaya Loketo. Yaya signifie le grand frère et Loketo les hanches en lingala (langue nationale des deux Congos, ndlr).

Pourquoi avoir créé votre propre troupe ?

J’ai commencé à évoluer avec le groupe Extra Musica (célèbre groupe congolais, ndlr), nous avons fait plusieurs scènes ensemble. J’ai vu la joie que cela provoquait auprès du public. Alors, j’ai décidé de créer ma propre troupe de danse. Je travaille avec David Ngoa (frère des Nubians) et deux danseurs. Je propose un spectacle multi-éthnique de danse congolaise. J’interviens dans les spectacles, concerts et fêtes, déguisé de la tête aux pieds pour faire croire au public que je suis congolais. Au bout de quelques minutes, je retire mon masque. Et là c’est un électrochoc positif. Tout le monde crie et applaudit de joie.

Mon spectacle est un véritable partage de joie et de fraternité ! Yaya Lokéto lutte contre les préjugés. Le spectacle montre de manière claire, simple et définitive que la couleur de la peau d’un être humain ne fournit aucune indication particulière sur ses capacités. Fait prouvé depuis bien longtemps par la communauté scientifique et médicale mais qui a encore du mal à passer dans les mentalités.

Le blog de Yaya Lokéto

Que représente pour vous votre spectacle ?

Et après, vous avez dansé de succès en succès…

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